LES RÉCOLTES : UN CADEAU DE LA TERRE
Chaque année, au fil des saisons, la nature nous tend la main. Et lorsque vient le temps des récoltes, c’est une véritable offrande que nous recevons du sol : des fruits juteux, des légumes croquants, des céréales dorées, des herbes parfumées… Un festin que la terre nous sert avec générosité, à condition que nous sachions l’écouter, la respecter, et surtout… la savourer.
Au Québec, comme ailleurs au Canada, les récoltes sont un moment sacré. Un temps où le paysage change de ton, où les marchés débordent de couleurs, où l’on ressent un profond attachement au territoire. Des pommes de la Montérégie aux bleuets sauvages du Lac-Saint-Jean, en passant par les courges dodues de Lanaudière, les tomates anciennes de l’Outaouais, les patates douces de la Gaspésie, le sirop d’érable récolté au printemps mais savouré toute l’année… Le terroir québécois regorge de trésors que trop souvent, nous oublions de célébrer.
Des produits d’ici, bons pour le corps et l’esprit
Choisir de consommer les récoltes locales, c’est d’abord un choix de santé. Les fruits et légumes frais, cueillis à maturité, sont plus riches en vitamines, minéraux, antioxydants. Ils n’ont pas traversé des milliers de kilomètres en camion ou en cargo. Ils n’ont pas été cueillis verts pour "mûrir" en entrepôt. Ils ont poussé au rythme des saisons, sous le soleil d’ici, dans des sols que nos producteurs travaillent avec passion.
Manger une fraise du Québec en juin, une carotte fraîchement sortie du champ en septembre, une betterave sucrée récoltée à l’automne… c’est offrir à son corps une nutrition vivante, vibrante, naturelle. C’est retrouver le goût véritable, celui que les produits transformés ou importés nous ont fait oublier. C’est aussi redécouvrir la simplicité : une pomme croquante, un maïs fraîchement bouilli, une salade composée de jeunes pousses encore pleines de rosée.
MANGER LOCAL, C'EST CONTRIBUER À L'ÉCONOMIE GLOBALE
Mais au-delà de notre propre santé, manger ce que la terre nous offre ici et maintenant, c’est aussi un acte citoyen. Un geste écologique. Un soutien à notre économie locale. C’est valoriser le travail des producteurs d’ici, ceux qui se lèvent tôt, qui cultivent dans le respect de la nature, qui choisissent la qualité plutôt que la quantité. C’est encourager l’agriculture durable, les circuits courts, la souveraineté alimentaire. Et dans un monde en quête de sens, cela compte.
LE QUEBEC : UN TERROIR À DÉCOUVRIR OU À REDÉCOUVRIR
On oublie parfois à quel point notre terroir est riche. On parle souvent du vin français ou des marchés italiens, mais avons-nous pris le temps de contempler les étals colorés d’un marché fermier en Estrie, les vergers de la région de Rougemont, les serres maraîchères de Laval, ou les champs biologiques de la Beauce ? Le Canada, dans sa diversité climatique, offre une mosaïque incroyable de saveurs et de textures : pommes de terre du Nouveau-Brunswick, canneberges du Québec, champignons sauvages de la Colombie-Britannique, miel des Prairies, petits fruits de la Nouvelle-Écosse, ail noir de Charlevoix… À chaque région, son caractère. À chaque récolte, son histoire.
CÉLÉBRER LES RÉCOLTES, C'EST RREVENIR À L'ESSENTIEL
La saison des récoltes est bien plus qu’un passage de l’été vers l’automne. C’est un moment de gratitude. C’est la nature qui nous rappelle qu’elle est encore capable de miracles, pour peu qu’on lui laisse l’espace et le temps. C’est l’occasion de ralentir, de cuisiner en famille, de partager un repas préparé avec amour à partir d’ingrédients simples mais vrais. C’est dire merci aux agriculteurs, aux cueilleurs, aux semeurs, aux rêveurs qui vivent au rythme des champs.
Et si nous faisions des récoltes une fête, chaque année ? Si nous transformions cette période en une célébration de la vie, de la nature et du goût ? Si nous choisissions de manger moins mais mieux, de cuisiner davantage, de respecter les saisons au lieu de les ignorer ?
ÊTRE CONSCIENT
À l’heure où l’on parle de crise climatique, de pénuries, de malbouffe et d’épuisement des ressources, peut-être que la solution commence là : dans l’assiette. Dans le geste simple de choisir une tomate du Québec plutôt qu’une d’ailleurs. Dans le plaisir de croquer une pomme de saison, cueillie à quelques kilomètres de chez soi. Dans la fierté de cuisiner un potage avec les légumes d’un panier fermier.
Manger local, manger frais, manger avec conscience : c’est se faire du bien, et faire du bien à plus grand que soi.
Alors, la prochaine fois que vous irez au marché ou à l’épicerie, prenez un moment. Regardez, touchez, sentez. Choisissez ce que la terre vous offre maintenant. Laissez-vous guider par les couleurs de la saison, par les voix des producteurs, par le bon sens du vivant. Et surtout… savourez. Parce que la terre ne triche pas. Et que dans chaque récolte, il y a une part de vérité.